Hommage à Wolfgang Rihm
Homme à la stature imposante, compositeur prolifique, humaniste épris de liberté, Wolfgang Rihm a été l’une des grandes figures de la musique des cinquante dernières années. Né en 1952, il a été fasciné à ses débuts par Varèse, qui fut l’un de ses premiers chocs. Opposé aux injonctions modernistes qui, dans les années 1970, constituaient un nouvel académisme, Rihm s’inscrivit dans la mouvance néo-romantique qui se développait alors en Allemagne. Mais il s’en dégagea rapidement, développant un style personnel qui s’apparente aux revendications postmodernistes : utilisation de tous les matériaux à disposition, sans discrimination, synthèse entre des styles différents, libre utilisation des formes du passé. Aussi son style a pu faire le grand écart entre des œuvres qui se réfèrent à une tonalité tardive, que l’on trouve dans ses nombreux lieder, dans sa musique religieuse comme dans sa musique de chambre, et des œuvres écrites dans un langage avancé, puissant, inspiré, comme les fameux Jagden und Formen par exemple.
Élève de Klaus Huber, influencé par Luigi Nono, il a développé une conscience éthique et politique qui transparaît dans certaines de ses œuvres. Grand connaisseur de la littérature, il a tissé des liens essentiels avec des écrivains et des poètes, notamment pour ses œuvres théâtrales, qui manquent au répertoire des maisons d’opéras en France et en Suisse. Il laisse un catalogue immense, dans lequel tous les genres sont représentés.
Un choix de ses textes, qui révèlent un fin dialecticien, a été publié en 2013 sous le titre Fixer la liberté ?
C’est la seule publication le concernant en français.