22 Miniatures en hommage à Éric Gaudibert
C’est la générosité artistique, l’ouverture esthétique et le goût pour l’exploration qu’Éric Gaudibert a partagés durant toute sa carrière qui font son plus bel héritage. Une série d’événements et un triple concert réunissant de nombreuses institutions qu’il a créées ou réinventées ont rendu hommage à son engagement. Dix ans après sa disparition, un écosystème artistique riche et éclectique est mis en lumière : vingt-deux miniatures à la mémoire du compositeur ont été commandées aux compositrices et compositeurs qu’il a accompagné·e·s.
Disponible sur commande
Présentation
Un hommage de 22 miniatures par un florilège de compositrices et compositeurs qui ont été accompagné·e·s par Eric Gaudibert dans leur parcours artistique.
Une collaboration Contrechamps & Speckled-Toshe
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Lingling Yu : Conversation au-delà, pour orchestre
En pensant au cher professeur Eric Gaudibert, Son œuvre «Trivium» (pipa, flûte à bec et percussion) résonne dans mes oreilles.
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Victor Cordero : L’envers des Destinées, pour violons, altos,violoncelles, contrebasses et percussions
Qu’est-ce que Eric entend dans le vibrato ? Le chatouillement incantatoire d’un effet purement acoustique ou bien une ressource lyrique encore teintée d’une patine romantique ? Délicieuse ambiguïté.
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Dragos Tara : Deslizar, pour ensemble
C’est grâce à Eric Gaudibert que j’ai découvert Fernando Pessoa. Avec le temps, j’en suis venu à me demander si Pessoa, le poète insaisissable et toujours en mouvement, n’était pas un hétéronyme d’Eric Gaudibert.
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Benoit Moreau : Hypnose des Airs, pour cor et ensemble instrumental
La stratégie de composition propose ici à l’ensemble de passer 60 secondes sous hypnose. Le corniste lit une partition que l’ensemble tente d’imiter au plus proche, en utilisant librement les sons propres à chaque instrument, avec une immédiateté qui empêche toute réflexion. Une réflexion sur le contexte de jeu qui prend racine dans l’héritage et les pensées expertes en la matière d’Eric Gaudibert.
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Thomas Bove : Jamais trop tard pour tendre la main, pour ensemble
L’idée pour Mr. Gaudibert m’est apparue au piano : une partie modale et l’autre en douze tons. J’ai ajouté la flûte, puis successivement les violoncelle, viole et basson, en improvisations libres.
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Khaled Armann : Croisé des Temps, pour ensemble
Mes travaux de composition prennent tous leur source dans l’immense creuset des musiques afghanes traditionnelles, tant ce creuset est en fait constitué d’une mosaïque d’expressions riches de plusieurs millénaires. Cette musique est une source inépuisable de par sa richesse, sa variété et elle reste pour le moment peu exploitée.
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Tigran Stambultsyan : Image de vie / instant d’éternité, pour orchestre
Le format d’une pièce très courte m’a donné l’idée de donner l’image de vie comme juste un instant d’éternité mais qui peut parler avec l’éternité. Le noyau thématique dérive d’un motif transformé d’un chant des montagnards d’Arménie, mon pays. Le développement réunit les particularités de la musique arménienne avec les éléments de la technique occidentale de la composition.
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Arturo Corrales : Beyond, pour guitare électrique solo
Cher Éric,
Des harmoniques pour toi.
D’ordinaire doux et légers, ici
violents et primitives.
Ils chantent comme des cris en haut,
à chaque fois plus haut.
Et quand on touche la limite, encore
plus haut, plus loin, au-delà.
Merci pour tout, maestro.
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Nimrod Ben-Zeev : Le Pommier de la Rue Tabazan, pour orchestre
Grande fresque hepta-phonique en forme de fantaisie féerique pour grand orchestre (sans mandoline) en partie inspirée par le tableau éponyme de Charlotte-Galathée de Westerweller.
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Ludovic Thirvaudey : Weinen, klagen, sorgen, zagen/Un pop-up musical pour Éric, pour orchestre
Weinen, klagen, sorgen, zagen est basé partiellement sur le chœur de la cantate BWV 12 de Johann Sebastian Bach. Le sous-titre Un pop-up musical pour Éric… évoque la construction par superposition de 7 brèves pièces, jouables successivement mais créées simultanément ce soir, tel un livre de pop-up refermé.
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Cedric Bosson : Rassemblement, pour ensemble
Des individus, des personnalités diverses qui se rencontrent, qui se rassemblent. Des séquences qui se superposent comme des samples ou des loops en électro.
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Musheng Chen : Nine Bracketed with ONE ( 九九归一), pour orchestre
«Dans la culture chinoise, le chiffre ‘neuf’ est considéré comme le chiffre le plus élevé, suggérant le plus grand et le plus significatif. Il est généralement associé et désigné comme le chiffre sacré du ‘ciel’. La pièce se compose de neuf mesures au total. Le public a pu entendre neuf cloches, neuf tambours, neuf tons principaux ainsi que neuf dynamiques musicales à l’écoute.»
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Vincent Gillioz : Caché, pour orchestre
L’être humain, pour survivre, a appris à se cacher. D’abord dans des cavernes, puis derrière des paroles, des sourires, des habits, des titres, et ce soir, des notes de musique.
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Marcelo Ohara : Folha seca Le macro du micro, œuvre électroacoustique
Dans cette pièce j’explore la captation faite par 3 couples stéréophoniques en configurations standardisées, disposées en parallèle : AB / ORTF / XY. La source sonore se balade dans cet espace microphonique et est captée et transformée selon les caractéristiques de chaque couple. La superposition et le jeu entre les prises stéréophoniques créent des images dynamiques et multidimensionnelles de l’objet sonore.
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Tao Yu : Hommage à Eric Gaudibert, pour orchestre
Dix ans, morts et vivants s’obscurcissent et se séparent. Je n’essaie pas de me souvenir, mais l’oubli est difficile. – Poésie de Sushi ‘’Jiang Chengzi’’ (1037-1101) Cette œuvre, composée uniquement de traits, qui revient finalement au portrait de M. Eric Gaudibert, vise à offrir aux musiciens une manière plus libre d’exprimer leur hommage en musique.
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Nikolai Mihaylov : Mouvements, œuvre acousmatique
Dans mes souvenirs, Éric est toujours associé à l’élégance, la clarté et l’équilibre. Pour cette miniature acousmatique, j’ai utilisé des sons synthétiques, ainsi que des sons enregistrés des instruments à cordes, des percussions, et des bois, en faisant de petits jeux de mouvement harmonique. Dans l’ordre et les choix de ces mouvements, j’ai essayé de garder le même esprit que j’avais pendant mes études avec Gaudibert.
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Brice Catherin : Musician’s Voice, pour orchestre
Musician’s Voice est basée sur la mise en valeur des idiosyncrasies des interprètes. Il s’agit pour le compositeur, non plus d’imposer du matériau, mais de proposer des façons d’organiser les savoir-faire spécifiques de chaque interprète.
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Francisco Huguet : Piano micro-hyperbola, œuvre électroacoustique
Un geste ludique et fugace sur un piano imaginaire pour célébrer l’essentiel, le vertige de l’ailleurs, et l’héritage d’un esprit libre et généreux.
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Ensemble Batida : Quieto, pièce pour ensemble libre dirigé
Quieto est la première miniature d’un cycle composé par l’Ensemble Batida, élaboré autour d’actions musicales collectives et de gestes instrumentaux chorégraphiés.
Suite à un concert auquel il a assisté, Éric Gaudibert adresse un email à l’une des musiciennes de l’Ensemble Batida et évoque la piste d’un procédé compositionnel agençant les aspects sonores et visuels. La pièce est basée sur cette structure : un élément à dominante visuelle, un élément à dominante sonore et enfin la superposition de ces deux éléments, et leur interaction.
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Fernando Garnero : TE#3 (avec I.S, pour E.G), pour orchestre
Cette œuvre s’insère dans une série d’études de transcription/transduction/traduction en musique d’objets ou procédés divers. Je traduis ici une série de techniques audio-numériques pour les rendre applicables à une écriture orchestrale.
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John Menoud : Go on G, pour piano et orchestre
DO WHAT THOU WILL SHALL BE THE WHOLE OF THE LAW
LOVE IS THE LAW, LOVE UNDER WILL
« A good magician never explain »
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Daniel Zea : ERIC CARA DE TIGRE, pour ensemble et bande magnétique
Quelques mois après son décès, Éric est apparu dans mon rêve. Il avait l’air très calme, souriant. Il nous inondait de sa sérénité. Quand enfin j’ai pu le regarder face à face, son visage était celui d’un tigre; mais en même temps, c’était aussi le sien. Cette vision a déclenché mes pleurs. Je me suis réveillé en sanglots, et je n’ai pas pu m’arrêter pendant plusieurs minutes. C’étaient des larmes de joie.
Distribution :
Vimbayi Kaziboni, direction
Ensemble Contrechamps
Orchestre de la Haute école de musique de Genève
Lingling Yu, pipa
Ensemble Contrechamps
Susanne Peters, flûte
Valentine Collet, hautbois
Marta Sanchez Paz, hautbois
Laurent Bruttin, clarinette
Simon Demangeat, basson
Charles Pierron, cor
Clémence Lion, cor
Nenad Markovic, trompette
Stephen Menotti, trombone
Serge Bonvalot, tuba
Joshua Hyde, saxophones
Thierry Debons, percussion
Sébastien Cordier, percussion
Antoine Françoise, piano et direction
Anne Bassand, harpe
Simon Aeschimann, guitare
Rada Hadjikostova, violon
Jésus Larez, violon
Hans Egidi, alto
David Schnee, alto
Martina Brodbeck, violoncelle
Noëlle Reymond, contrebasse
Jonathan Haskell, contrebasse
Orchestre de la HEM
Violon : Rachel Bitz, Estelle Chen, Lucie Cointet, Joan Esteve Melero, Gianfranco Garofalo, Andrea Gonzalez, Margarida Maia, Rachel Mesguen, Lucas Pereira Domingues, André Reis, Timeea-Dorina Rosca, Callia Roulland, Sergio Serrano Sánchez, Maksym Synytskyi, Martha Szulek, Vasilisa Nelyubina
Alto : João Álvares Abreu, Ruth Bosboom, Gabriel Canneva, Julian Enciso Guzman, Valentin Gerthoffer
Violoncelle : Laure Magnien, Michelle Lafont, Kamil Mukhametdinov, Francisca Santos Luís Parente, Clément Stauffenegger,
Contrebasse : Emma Folcher Massat, Kívia Santos
Flûte : Gala Kossakowski Baladrón, Tomás Pereira Celeste
Hautbois : Davide D’Agostino, Edmée Lefèvre
Clarinette : Alberto Blanco García, Luz Sedeño
Basson : Joana Daniela Barbosa Da Rocha, Eliott Poithier
Cor : Roger-Arnaut Castéret, André Costa, Gengyan Wei
Trombone : Louis Aspord Bugnon, Simon Lasserre, Raphaël Favre, Agata Bellanza (trombone basse)
Percussion : Ismael Azidane Chenlo, U Lai Chan, Lauren Hayet
Piano solo : Ivett Gyöngyösi
Clavecin : Juliette Dournaud
Ingénieur du son : Christophe Egea
Enregistrement & Mixage : Samuel Albert au Victoria Hall, Genève le 17.12.2022
Illustrations : Anastasia Mityukova
Graphisme : Laurent Schmid
Éric Gaudibert
Éric Gaudibert est né à Vevey en 1936. Après des études au Conservatoire de Lausanne, il a suivi les cours de l’École normale de musique de Paris : piano avec Alfred Cortot, composition avec Nadia Boulanger et Henri Dutilleux. Jusqu’à la fin des années soixante, Éric Gaudibert a conduit en France une activité de pianiste et de compositeur. Dès 1975, Éric Gaudibert vit dans la région de Genève. Après avoir enseigné le piano, l’analyse, l’harmonie pratique et la composition au Conservatoire populaire de cette ville et l’analyse au Conservatoire de Neuchâtel, il a eu, de 1999 à 2004, la charge de la composition au Conservatoire supérieur de musique de Genève. Puis il a été nommé professeur honoraire de cette institution. Parmi ses nombreux élèves, on compte Michael Jarrell, Xavier Dayer, Jorge Pepi, Musheng Chen, Andreas Stauder.
Le catalogue de ses œuvres montre un large éventail des genres, allant du solo à l’orchestre symphonique, en passant par l’opéra, le chœur, les diverses formations de musique de chambre et la musique électroacoustique. Lauréat du Prix Italia en 1976 pour une musique de ballet, Eric Gaudibert reçut, en 1989, pour l’ensemble de son œuvre, le Prix de composition de l’Association suisse des musiciens, et, en 1995, le Prix quadriennal de musique de la Ville de Genève. Depuis 2001, il était président de la commission artistique du Concours de Genève. Il est mort à Genève le 29 juin 2012.
Sommaire
Face A: Tracks 1-11
Face B : Tracks 12-22
Revue de presse
RTS : Hommage à Eric Gaudibert. Émission réalisée par Bastien Moeckli, 12 décembre 2022