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André Jolivet

Né en 1905 dans un milieu d’artistes amateurs, Jolivet réalisera des œuvres marquantes, au ton incantatoire, dans les années 1930, influencées par les musiques extrême-orientales et africaines : Cinq Incantations pour flûte, Mana pour piano, Cinq danses rituelles pour piano (orchestrées par la suite) ; il fonde avec Messiaen, qu’il influence, Daniel-Lesur et Baudrier, le groupe Jeune-France en 1936. Mais après la guerre, sa carrière prend un tour officiel et sa musique s’oriente vers une forme de néoclassicisme très éloigné de ses œuvres précédentes. Chevalier de la Légion d’Honneur, Commandeur de l’Ordre National du Mérite et des Lettres, Jolivet est appelé comme conseiller technique au ministère des Affaires culturelles (1959-1962) et siège en 1962 dans la Commission des IVe et Ve Plans. Il reprend au Conservatoire de Paris la classe de composition de Jean Rivier et de Darius Milhaud (1966-1970) et meurt en décembre 1974, laissant inachevé un projet d’opéra.

Présentation

Né en 1905, André Jolivet est initié à la musique par l’abbé Théodas, qui lui fait découvrir la polyphonie ancienne. Étudiant le violoncelle, il prépare l’École normale d’instituteurs tout en travaillant l’écriture avec Paul Le Flem, qui lui fait découvrir la musique de Schönberg et de Bartók notamment (il dédiera à ce dernier sa Première Sonate pour piano en 1945). C’est Le Flem qui l’oriente vers Varèse, dont il devient l’élève. Il dira plus tard qu’après avoir composé jusque-là avec des notes, il compose désormais avec des sons. Ainsi trouve-t-il un langage personnel fortement marqué par l’influence des cultures extra-européennes, notamment avec Mana (1935) et les Cinq Danses rituelles (1939) pour piano. Il forme alors avec Messiaen et Baudrier, en 1936, le groupe « Jeune France » qui se dresse contre le néoclassicisme et vise à rétablir les dimensions spirituelle et magique de la musique, ce qui se marque techniquement par une forme d’écriture incantatoire (comme dans les Cinq Incantations pour flûte de 1936). Messiaen, qui fait une critique très élogieuse de Mana, sera profondément influencé par ces œuvres de Jolivet. La Sonate pour piano (1945) et le Concerto pour piano et orchestre (1949) constituent l’aboutissement de cette première période.

Par la suite, le style de Jolivet évolue vers une sorte de néoclassicisme qui, bien que toujours empreint de formules incantatoires et d’une certaine rudesse, tend à une forme d’académisme. Prolifique, Jolivet écrit des symphonies, des concertos, de la musique de chambre et de nombreuses œuvres scéniques. Mais contrairement à celle de Messiaen, sa trajectoire s’écarte complètement de la musique développée par la jeune génération ; Jolivet reste attaché aux formes traditionnelles et à une tonalité élargie dans son écriture. Sa carrière prend une dimension officielle : directeur de la musique à la Comédie-Française de 1945 à 1959, il est appelé par André Malraux, ministre de la Culture, et devient en 1959 conseiller technique à la direction générale des Arts et lettres. Il sera professeur de composition au Conservatoire de Paris de 1966 à 1970. En 1972, il reçoit de Rolf Liebermann la commande d’un opéra, Bogomilé ou le lieutenant perdu, qu’il laisseinachevé. Jolivet meurt brusquement fin 1974 à Paris.

 

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