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Helmut Lachenmann

Helmut Lachenmann est né en 1935 à Stuttgart, où il étudie le piano, la théorie et la composition (avec J. N. David) de 1955 à 1958. Il travaille ensuite à Venise avec Luigi Nono, dont l’influence est déterminante, puis de 1963 à 1965, suit les cours de Karlheinz Stockhausen à Cologne. Il est nommé professeur de composition à Hanovre en 1976, puis à Stuttgart de 1981à 1999. Il a donné de nombreux séminaires de composition à travers le monde entier. Son travail sur le son l’a conduit à parler de « musique concrète instrumentale » ; le son, comme la forme, n’est pas donné, mais composé, d’où un autre terme, celui de « Klang Komposition ». Ses œuvres de grande dimension, privilégiant les formations orchestrales, échappent aux critères traditionnels, à ce que Lachenmann appelle péjorativement « le son philharmonique » ; elles visent au contraire à impliquer l’auditeur dans les processus qui mènent au résultat sonore et musical.

Présentation

Helmut Lachenmann est né en 1935 à Stuttgart, où il étudie le piano, la théorie et la composition avec J. N. David de 1955 à 1958. Il travaille ensuite à Venise avec Luigi Nono, dont l’influence sur lui est déterminante, puis de 1963 à 1965, il suit les cours de Karlheinz Stockhausen à Cologne. Il est nommé professeur de composition à Hanovre en 1976, puis à Stuttgart de 1981 à 1999. Il donne de nombreux séminaires de composition à travers le monde entier, suivant l’exécution de ses œuvres, qui réclament des techniques très particulières, qu’il est amené à expliquer.

Son travail sur le son l’a conduit à parler de « musique concrète instrumentale » ; le son, comme la forme, n’est pas donné, mais composé, d’où le terme de « Klang Komposition ». Il s’agit non seulement de produire des sons nouveaux, mais aussi de faire apparaître le processus qui les amènent à l’existence, et en les poussant à leurs extrêmes, notamment à la limite du silence, de donner à réfléchir. Ses œuvres sont en général de grande dimension et elles privilégient les formations orchestrales, bien que ce soient justement les formations qui résistent le plus fortement à l’univers du compositeur et aux techniques de jeu qu’elles exigent. Lachenmann entend porter la contestation au cœur même de l’appareil musical le plus marqué, cherchant à retourner ce qu’il appelle péjorativement « le son philharmonique » et le caractère d’idylle (un autre mot qu’il emploie souvent) qu’il exprime.

Lachenmann a inventé tout un monde sonore qui ouvre la musique au domaine du bruit ; il ne l’a pas fait dans le but de créer des « images sonores », mais en cherchant à les intégrer à une véritable logique de la composition. Dans des pièces comme temA (1968) ou Gran Torso (un quatuor à cordes, 1972), les sons « normaux » sont extrêmement rares, ce qui leur donne une dimension expérimentale que l’on retrouve dans certaines pièces solos, comme Pression pour violoncelle seul (1969). Dans ses pièces pour ensemble, comme Mouvement – vor der Erstarrung (1984) ou ses œuvres pour orchestre, comme Air pour orchestre et percussion (1969), Tanzsuite mit Deutschlandlied (1980), Ausklang pour piano et orchestre (1985), ou Staub (1987), bruits et sons interagissent constamment. Cette intégration d’un monde sonore jusque-là exclu de la musique trouve son apothéose dans Grido, troisième quatuor à cordes (2001) et Concertini pour grand ensemble (2005).

La recherche exigeante de Lachenmann, son inventivité sonore et sa capacité de structurer des pièces de longue durée, qui constituent à chaque fois une aventure pour l’auditeur, reposent sur une pensée profonde qu’il a développée dans ses nombreux écrits. C’est un choix significatif de ceux-ci que proposent les éditions Contrechamps.

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