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Luigi Dallapiccola

Né en 1904 en Istrie, alors dans l’empire austro-hongrois, Luigi Dallapiccola étudie très jeune le piano. C’est la rencontre avec les opéras de Mozart et de Wagner qui selon ses propres dires déterminera son choix de devenir musicien. Après la guerre, il fait la découverte décisive de la musique de Schönberg et de Debussy et complète sa formation à Florence, où il peut entendre le Pierrot lunaire de Schönberg que le compositeur dirige lui-même. Pour la jeune génération italienne, celle de Berio, Maderna et Nono, Dallapiccola sera après la guerre une référence majeure.

Présentation

Né en 1904 en Istrie, alors dans l’empire austro-hongrois, Luigi Dallapiccola étudie très jeune le piano. C’est la rencontre avec les opéras de Mozart et de Wagner qui selon ses propres dires déterminera son choix de devenir musicien. Après la guerre, il fait la découverte décisive de la musique de Schönberg et de Debussy et complète sa formation à Florence, où il peut entendre le Pierrot lunaire de Schönberg que le compositeur dirige lui-même.

Toutefois, dans sa première période, c’est le néoclassicisme stravinskien qui marque son écriture, comme la plupart des compositeurs italiens de sa génération. La résistance au fascisme (son épouse étant juive, Dallapiccola et elle se cacheront pendant la guerre) le conduit dans les années 1930 à un tournant esthétique, présent dans son premier opéra, Vol de nuit, sur le texte d’Antoine de Saint-Exupéry (création en 1939). Il y a chez Dallapiccola une convergence entre les préoccupations éthiques et les enjeux techniques et esthétiques : attiré par la musique de Berg et de Webern – il va à la rencontre de ce dernier –, il compose pendant la guerre toute une série d’œuvres engagées, tels les Canti di Prigionia (1938-1941) ou le bref opéra Il Prigioniero (1944-1948). Ses œuvres vocales inspirées de la Grèce antique sont également une profession de foi humaniste ; à travers elles, il adopte progressivement les structurations dodécaphoniques (voir par exemple les Liriche greche, 1942-1945). Le compositeur y fait coïncider le lyrisme et la rigueur d’écriture.

Cette dernière deviendra plus prégnante encore après la guerre, Dallapiccola ayant adopté l’écriture sérielle, notamment dans son grand opéra Ulisse terminé en 1968 et sa dernière œuvre, Commiato (1972). Pour la jeune génération italienne, celle de Berio, Maderna et Nono, Dallapiccola sera après la guerre une référence majeure. Peu reconnu dans son pays, il sera souvent invité aux États-Unis, notamment à Tanglewood, où il donnera régulièrement des cours de composition (c’est là que Berio viendra travailler avec lui). Auteur de plusieurs essais et articles, qu’il réunit à la fin de sa vie sous le titre Appunti, incontri, meditazioni, Dallapiccola s’éteint à Florence en 1975, laissant une œuvre exigeante, d’un lyrisme puissant mais contenu.

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