Claude Helffer

Né en 1922, Claude Helffer commence le piano à l’âge de cinq ans, et travaille notamment avec Robert Casadesus. En 1942, il intègre l’École polytechnique puis entre dans la résistance, rejoignant le maquis du Vercors. Après la guerre, il étudie la théorie musicale et la composition avec René Leibowitz et commence une carrière de concertiste. Participant à l’aventure du Domaine musical, il se lie avec Pierre Boulez.

Ouvert à différentes esthétiques, curieux de toutes les nouveautés et engagé au plus profond de lui-même dans la défense de la musique moderne, Claude Helffer va créer de nombreuses œuvres dont il est souvent le dédicataire : Erikhthon de Iannis Xenakis, le Concerto d’André Boucourechliev, Stances de Betsy Jolas, le Concerto n^o 1 de Luis de Pablo, Envoi de Gilles Tremblay, Modifications de Michael Jarrell… Il développe avec tous ces compositeurs des liens d’amitié et commente leurs œuvres lors d’introduction à ses concerts ou dans les cours privés qu’il donne chez lui régulièrement.

Musicien engagé et généreux, Claude Helffer défend avec passion les œuvres nouvelles et cherche à les relier aux œuvres du répertoire. Il donnera à plusieurs reprises les trois sonates de Boulez, qu’il joue par cœur.

Sa discographie comprend les œuvres pour piano seul de Schönberg, Debussy, Ravel, Bartók, ainsi que les sonates de Boulez et de Barraqué, et les pièces dont il fut le créateur, mais aussi des concertos avec différents chefs, dont Bruno Maderna. Claude Helffer a enseigné à Salzburg et à Villecroze mais n’a jamais été professeur régulier dans un conservatoire. Son livre d’entretiens avec Philippe Albèra retrace sa trajectoire, évoque ses rencontres, et fait part de ses convictions ; dans les Quinze Analyses musicales, les notes qu’il utilisait durant ses cours ont été développées et formalisées. Sa mort en 2004 a empêché qu’elles soient suivies de volumes supplémentaires.