Laurent Feneyrou

Luigi Nono / Fragmente-Stille, an Diotima

Le quatuor de Luigi Nono, oeuvre charnière entre sa deuxième et sa troisième période créatrices, a été d’emblée un objet de fascination par son originalité et par sa réussite. Il renouvelle l’esprit du quatuor à cordes et ouvre de nouveaux horizons musicaux, aussi bien au niveau de l’écriture et de la perception du temps que du contenu expressif.

Sélectionné pour le Prix du Livre France Musique-Claude Samuel 2022

Lire la suite
Commander

Présentation

Le quatuor de Luigi Nono, oeuvre charnière entre sa deuxième et sa troisième période créatrices, a été d’emblée un objet de fascination par son originalité et par sa réussite. Il renouvelle l’esprit du quatuor à cordes et ouvre de nouveaux horizons musicaux, aussi bien au niveau de l’écriture et de la perception du temps que du contenu expressif. L’oeuvre est chargée de références, à Hölderlin tout d’abord, dont des fragments de poèmes sont insérés dans la partition, et auquel le titre renvoie, mais aussi à Maïakovski, à Maderna, à Ockeghem, à Verdi… Elle renferme des significations multiples qui ont à voir avec la biographie du compositeur, avec son engagement éthique et politique, et appelle, plus que toute autre, le commentaire. Laurent Feneyrou nous fait ainsi pénétrer à l’intérieur de cette oeuvre fascinante en la replaçant dans son contexte et en l’abordant sous un angle aussi bien esthétique qu’analytique.

Luigi Nono

Luigi Nono est né en 1924 à Venise. Après des études de droit à l’Université de Padoue et de composition à Venise dans la classe de Gian Francesco Malipiero, Nono fait en 1946 la rencontre décisive de Bruno Maderna avec lequel il étudie aussi bien les traités du Moyen Âge et la polyphonie franco-flamande que les compositeurs modernes. En 1948, il participe aux cours de direction d’orchestre de Hermann Scherchen à Venise et le suit en tournée, approfondissant sa connaissance de Schönberg, Berg, Webern et Bartók. En 1950, il se rend pour la première fois à Darmstadt, où il rencontre Varèse et se lie avec K. A. Harmann. Il entre au Parti communiste italien en 1952 ; il y jouera un rôle important, et épouse en 1955 la fille d’Arnold Schönberg, Nuria. Musicien engagé du point de vue éthique et politique, il veut à travers sa musique témoigner pour les situations et les figures tragiques de l’histoire, que ce soient les condamnés à mort de la Seconde Guerre, la bombe sur Hiroshima, les révolutions en Amérique latine, ou des figures telles que Garcia Lorca, Maïakovski, Pavese…. Ses œuvres, dans les années 1960, utilisent les moyens électro-acoustiques et se présentent souvent comme des manifestes, ce qui l’écarte de la scène musicale officielle. À partir des années 1980, après une période de crise, il est nommé à la tête du Studio expérimental de la Fondation Heinrich-Strobel, et ses œuvres exploitent les moyens de la live-electronics qui y sont développés. Il meurt en 1990 à Venise.

Lire la suite

Auteurs

Laurent Ferneyrou

Laurent Feneyrou

Musicologue et chercheur au CNRS, Laurent Feneyrou a publié de nombreux livres et articles, et plusieurs écrits de compositeurs (dont ceux de Luigi Nono aux éditions Contrechamps). Il est aussi l’éditeur des œuvres de jeunesse de Jean Barraqué, dont il dirige l’association. L’une de ses dernières publications, De lave et de fer, est consacrée à Helmut Lachenmann et aux mouvements contestataires allemands des années 1960-1970.

Lire la suite

Revue de presse

France Musique : Sélection du Prix du Livre France Musique Claude Samuel 2022

France Musique : Sous la couverture, émission de Philippe Venturini, 12 mars 2022, avec Laurent Feneyrou

Muzibao :   Deux réflexions sur le SILENCE (2)* Le silence, ses formes, et la musique, 23 novembre 2022, note de lecture par André Hirt

Anaclase :  page de chevet, 17 mars 2023, par Bertrand Bolognesi

 

Fiche technique

ISBN papier 978-2-940068-62-3
Publication 2021
Dimensions 11 × 18 cm
Nombre de pages 300