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Arnold Schönberg

Né en 1874 en Bohême, Arnold Schönberg est l’un des compositeurs les plus importants de notre histoire musicale.

Présentation

Né en 1874 en Bohême, Arnold Schönberg est l’un des compositeurs les plus importants de notre histoire musicale. Autodidacte, violoncelliste, il se met à composer très jeune et recevra tardivement les conseils de Zemlinsky, lequel lui fait connaître la musique de Wagnder. Dans une première période que l’on peut qualifier de postromantique, il produit plusieurs chefs-d’œuvre dans lesquels il réalise une éblouissante synthèse des courants antagonistes représentés par Brahms et Wagner : La nuit transfigurée, les Gurrelieder, Pelleas und Melisande et un premier quatuor à cordes. Cette période s’achève en apothéose avec la Première Symphonie de chambre opus 9 (1906) dans laquelle il réduit les forces instrumentales à quinze musiciens solistes.

Suite une période durant laquelle Schönberg, poussé par la logique de l’écriture et la vérité de l’expression, liquide la référence tonale ainsi que la référence aux formes qui s’étaient développées à partir d’elle : le Deuxième Quatuor à cordes op. 10, qui comprend une voix, inaugure cette phase que l’on qualifie d’expressionniste (terme non revendiqué par le compositeur). Elle comprend les Pièces opus 16 pour orchestre, les Pièces opus 11 pour piano, qui font l’objet de la discussion avec Busoni, Erwartung opus 17 et Die glückliche Hand opus 18, deux monodrames pour voix et orchestre. Avec le Pierrot lunaire opus 21, œuvre de commande pour une diseuse de cabaret, Schönberg réintroduit des références techniques (notamment contrapuntiques), formelles et stylistiques à l’intérieur de l’écriture atonale. Cette période culmine avec l’oratorio inachevé Jakobsleiter.

Après la Première Guerre, Schönberg, qui a peu composé mais beaucoup réfléchi aux conséquences de sa propre démarche, cherche un moyen pour rationaliser l’utilisation du chromatisme : c’est la « méthode de composition avec douze sons n’ayant de rapport que l’un avec l’autre », par laquelle il radicalise l’atonalisme de sa seconde période. Il rétablit toutefois les formes traditionnelles, comme si la nouvelle méthode n’était pour lui qu’un substitut de l’ancienne tonalité, destinée à permettre de « composer comme avant », selon ses propres mots. Le Quintette à vent opus 26, la Suite pour piano opus 25, les Variations pour orchestre opus 31 et le Troisième Quatuor à cordes opus 30 forment un premier groupe d’œuvres dans lesquelles se déploient les structures sérielles. Parallèlement, Schönberg retourne à sa religion juive d’origine, poussé par l’antisémitisme. Ainsi se brise sa relation avec Kandinsky, commencée à l’instigation du peintre en 1911 et consacrée par la présence de peintures et de partitions de Schönberg dans la fameuse exposition du Blaue Reiter (Schönberg s’était mis à peindre dès 1908, notamment beaucoup d’autoportraits) et . par une riche correspondance. Schönberg compose plusieurs œuvres pour chœurs de caractère programmatiques, puis l’opéra Moses und Aron, interrompu par l’arrivée des nazis au pouvoir.

S’ouvre alors une quatrième phase dans l’évolution du compositeur, liée à son exil et à son installation en Amérique dans des conditions matérielles précaires. Les éléments tonals sont réintroduits dans certaines œuvres. Schönberg compose ses deux concertos pour piano et pour violon, puis le bouleversant Survivant de Varsovie en 1946, ainsi que son Trio à cordes opus 45, enfin une série de Psaumes pour chœur. Trop malade, il ne peut se rendre à l’invitation des cours de Darmstadt et meurt en 1951 en Amérique.

L’influence de Schönberg est à la mesure de son génie. Mais c’est un génie encombrant, mal-aimé selon le mot de Boulez. Schönberg incarne toute la tragédie d’une époque dont elle est une sorte de sismographe.

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