« Ces mystérieux accords parfaits »

À travers trois études consacrées à des oeuvres de Schönberg qui appartiennent à des périodes différentes, Jean-Louis Leleu vise à faire ressortir l’unité et la continuité de la pensée et de la poétique du compositeur. Il s’attache en particulier à l’interaction, chez lui, des dimensions verticales (harmonique) et horizontales (mélodique) au sein du tissu contrapuntique, et à la façon dont il fait découler l’unité de la composition d’un vaste réseau de relations motiviques, indépendantes dans une large mesure du matériau et des techniques d’écriture utilisées. Ainsi l’auteur fait-il apparaître la continuité de la pensée schönbergienne entre ses périodes atonale, sérielle et américaine. Le choix des oeuvres met en avant l’écriture pour choeur, à travers le monodrame La main heureuse, les Quatre Pièces opus 27 ou les Volkslieder de 1928 et les Dreimal tausend Jahre de 1949. Cette réflexion sur une écriture qui met en jeu le groupe chez un compositeur qui symbolise une subjectivité exacerbée débouche sur une réflexion sur les enjeux liés au judaïsme chez Schönberg. Dans la même veine que son ouvrage précédent publié aux éditions Contrechamps, La construction de l’idée musicale, Jean-Louis Leleu procède à partir d’analyses rigoureuses, révélant des dimensions inédites de la musique de Schönberg.