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Béla Bartók

L’un des plus grands compositeurs du XXe siècle est né en 1881 en Transylvannie et mort en 1945 à New York. Éduqué dans la tradition germanique comme pianiste et compositeur, Bartók découvre en 1905 la richesse du patrimoine musical encore très vivant dans les campagnes. Rompant avec l’esthétique postromantique, il en fait sa langue maternelle, et combine le matériau populaire, les formes classiques et une écriture moderne. Il effectue un immense travail ethnomusicologique dans tous les pays de l’est européen, jusqu’à l’Afrique du Nord, collectant les chants, les classant et les analysant. Parallèlement, il produit des œuvres qui marquent leur époque, renouvelant les conceptions mélodiques, harmoniques et rythmiques. Ses œuvres les plus audacieuses appartiennent à la période 1915-1925, suivie par une recherche de « géniale simplicité » qui culmine durant les années 1930. En 1940, après le décès de sa mère, il émigre aux États-Unis où, malade et isolé, il poursuit ses travaux ethnomusicologiques et écrit ses dernières compositions.

Présentation

L’un des plus grands compositeurs du XXe siècle est né en 1881 en Transylvannie et mort en 1945 à New York. Il fait ses études de piano et de composition à Budapest. Éduqué dans la tradition germanique, influencé à ses débuts par la musique de Brahms et de Richard Strauss, Bartók découvre en 1905 la richesse du patrimoine musical encore très vivant dans les campagnes des pays balkaniques et commence avec Zoltan Kodaly à sillonner les campagnes afin de recueillir ce précieux trésor. Au même moment, il a la révélation de la musique de Debussy et Ravel, qui le marque profondément. Ces deux chocs décisifs lui permettent de rompre avec l’esthétique postromantique : Bartók fait de la musique des paysans sa langue maternelle, combinant le matériau populaire, les formes classiques et une écriture pleinement moderne.

Bartók a conservé toute sa vie la plus grande admiration pour les classiques que sont Bach, Mozart et Beethoven : il en retient aussi bien l’écriture contrapuntique que le sens mélodique et la richesse de la construction thématique et formelle. Sur ce point, il se distingue d’un Stravinsky ; mais sur les plans du rythme et d’une harmonie fondée sur une modalité chromatique, qui le rapprochent du compositeur russe, il se distingue de Schönberg. Il représente ainsi une troisième voie entre les deux figures dominantes de l’époque. Si son admiration pour Strauss disparaît autour de 1908 (après une audition d’Elektra), celle qu’il avait pour Liszt ne cesse de croître (on en retrouve des traces dans ses œuvres). En revanche, il ne mentionne dans ses écrits ni Wagner ni Mahler, qui ne semblent pas avoir joué un rôle important pour lui.

L’immense travail ethnomusicologique qu’il accomplit dans tous les pays de l’est européen, jusqu’à la Turquie et l’Afrique du Nord, soit la collecte de chants et de danses qu’il classe et analyse, nourrit sa propre musique. Il travaillera jusqu’à sa mort sur cet immense corpus de musiques populaires. Dans ses essais, il en dégage les caractéristiques principales.

La trajectoire de Bartók est rectiligne et d’une grande homogénéité. Après ses premiers essais, Bartók trouve sa voie dans les années 1907-1908, produisant des chefs-d’œuvre tels que son Premier Quatuor à cordes opus 7 (1908) et son opéra Le château de Barbe-Bleue (1911). Entre 1915 et 1925, il écrit ses œuvres les plus audacieuses, comme les Chants opus 16 sur des poèmes d’Ady, les ballets ou pantomines Le prince de bois et Le mandarin merveilleux, ses deux sonates pour violon et ses quatuors à cordes n° 2 à 4. Recherchant la « géniale simplicité », il allège son écriture et écrit des œuvres telles que son Cinquième Quatuor à cordes, le Concerto n° 2 pour violon, la Sonate pour 2 pianos et percussion et la Musique pour cordes, percussion et célesta. L’usage moderne de la percussion était déjà présente, en rapport avec son traitement du piano, dans ses deux premiers concertos. En exil, il compose enfin le Concerto pour orchestre et la Sonate pour violon seul notamment. Il est toutefois très isolé aux États-Unis où il meurt de leucémie en 1945, privant la jeune génération hongroise, celle de Ligeti et de Kurtág, de son retour au pays.

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