Lukas Haselböck

Né à Vienne en 1972 dans une famille de musiciens, Lukas Haselböck étudie le piano et les humanités. À partir de 1990, il est en musicologie à l’Université de Vienne puis l’année suivante étudie la composition avec Iván Eröd et Erich Urbanner. En 1994 il entame des études de pédagogie vocale avec Adelheid Hornich. Il obtient son diplôme de musicologie en 1995 avec une thèse sur les quatuors à cordes de Reger et Hindemith, puis le titre de docteur en 1997 avec un ouvrage sur la « logique motivique » chez Reger, ouvrage publié par Breitkopf & Härtel (puis repris chez Carus). Le diplôme de composition est obtenu en 1999 avec distinction. À partir de 2001 il est assistant à l’Institut d’analyse, d’histoire et de théorie musicale à l’Université pour la musique et les arts plastiques de Vienne. Il organise en 2004 un symposium consacré à Friedrich Cehra au Konzerthaus de Vienne. Il est professeur invité à l’Université de Graz en 2008. En 2009, il organise un colloque sur les « perspectives sonores » au cours duquel sont invités des compositeurs tels que Tristan Murail, Georg Friedrich Haas, Chaya Czernowin, etc. À partir de 2010 il organise la série de concerts consacrée à la Nouvelle Musique.

Comme compositeur, il a écrit aussi bien des œuvres de musique de chambre ou d’orchestre que des œuvres vocales, et notamment trois opéras. Il a reçu plusieurs prix. Comme musicologue, il s’est particulièrement consacré à la musique française du XX^e siècle, écrivant sur Debussy et les musiciens spectraux notamment. Il parle de son travail de la façon suivante :

« À propos de mon travail compositionnel

Comme compositeur, mon approche est diverse : je travaille de manière différenciée sur le son et la structure et tente de créer des processus compréhensibles sur ces deux niveaux. Dans ma musique vocale en particulier, on trouve également l’humour noir viennois, une virtuosité exacerbée, des techniques vocales expérimentales, ainsi que des éléments théâtraux, une combinaison entre atmosphères sonores et textes, une recherche de légèreté. Ces dernières années, le théâtre musical est devenu pour moi de plus en plus central dans mon travail : le développement spécifique d’une intrigue conduit à des ambiances, des couleurs et des sons qui naissent de manière cohérente des données textuelles.

À propos de mon travail scientifique

Mon activité musicologique lie l’analyse, l’esthétique et la philosophie de la musique. Je tiens à la diversité des méthodes. Mes principaux axes de travail sont la musique du XX^e siècle et en particulier la musique française. J’ai ainsi écrit en 2009 un livre sur Gérard Grisey – le premier consacré à ce compositeur en allemand ; se sont ajoutés plus tard des essais sur Debussy, Ravel, Murail, sur la philosophie et l’esthétique musicale françaises. Depuis le colloque Klangperspektiven de 2009, je m’intéresse également aux dimensions du son et du timbre. En abordant ce domaine longtemps négligé dans l’analyse musicale, j’espère pouvoir approfondir des questions importantes dans une perspective nouvelle. »