Revue Contrechamps No. 4

Revue Contrechamps 04

Opéra

Textes de Theodor W. Adorno, Kurt Weill, Luigi Nono, Bernd Alois Zimmermann, Mauricio Kagel, Henri Pousseur, György Ligeti, Luciano Berio et Edoardo Sanguineti.
Études de Philippe Albèra, Giselher Schubert, Jürg Stenzl, Jacques Demierre, Edna Politi et Pierre Michel.

Lire la suite
Commander

Rupture de stock

Présentation

Généralement, lorsqu’on parle d’opéra, c’est moins pour débattre de la création d’œuvres nouvelles ou de problèmes esthétiques, que pour soulever les questions que pose l’institution. L’antinomie entre cette institution et la création, développée dans l’article d’Adorno (et ce dans le contexte du début des années soixante), se trouve en filigrane de la plupart des textes de ce numéro, lesquels tentent de définir les possibilités d’un opéra vivant quant à sa forme et sa fonction, par opposition à l’opéra conservateur qui prévaut partout.Il existe, en ce sens, un lien entre Kurt Weill, Luigi Nono, Bernd Alois Zimmermann, Luciano Berio ou Mauricio Kagel, malgré les divergences historiques et esthétiques ; à partir de leurs œuvres et de leurs idées, il serait possible d’envisager un opéra qui ne soit pas limité aux seules normes d’un répertoire figé, aux seules exigences d’un public privilégié. Si nous avons réalisé un petit dossier concernant Kurt Weill, c’est parce que ses textes n’ont jamais été traduits (ses œuvres n’ont fait l’objet d’aucune exégèse en langue française), et parce que l’opéra y est abordé en des termes qui nous semblent exemplaires et toujours actuels. Ils réaparaissent, sous d’autres formes, dans les positions de Zimmermann, Nono, Pousseur ou Berio. Le terme même d’opéra, chez ces auteurs, n’est accepté qu’avec réticence.

Luigi Nono

Luigi Nono est né en 1924 à Venise. Après des études de droit à l’Université de Padoue et de composition à Venise dans la classe de Gian Francesco Malipiero, Nono fait en 1946 la rencontre décisive de Bruno Maderna avec lequel il étudie aussi bien les traités du Moyen Âge et la polyphonie franco-flamande que les compositeurs modernes. En 1948, il participe aux cours de direction d’orchestre de Hermann Scherchen à Venise et le suit en tournée, approfondissant sa connaissance de Schönberg, Berg, Webern et Bartók. En 1950, il se rend pour la première fois à Darmstadt, où il rencontre Varèse et se lie avec K. A. Harmann. Il entre au Parti communiste italien en 1952 ; il y jouera un rôle important, et épouse en 1955 la fille d’Arnold Schönberg, Nuria. Musicien engagé du point de vue éthique et politique, il veut à travers sa musique témoigner pour les situations et les figures tragiques de l’histoire, que ce soient les condamnés à mort de la Seconde Guerre, la bombe sur Hiroshima, les révolutions en Amérique latine, ou des figures telles que Garcia Lorca, Maïakovski, Pavese…. Ses œuvres, dans les années 1960, utilisent les moyens électro-acoustiques et se présentent souvent comme des manifestes, ce qui l’écarte de la scène musicale officielle. À partir des années 1980, après une période de crise, il est nommé à la tête du Studio expérimental de la Fondation Heinrich-Strobel, et ses œuvres exploitent les moyens de la live-electronics qui y sont développés. Il meurt en 1990 à Venise.

Lire la suite

Luciano Berio

Né dans une famille de musiciens à Oneglia en 1925, Luciano Berio étudie le piano et pratique la musique de chambre, puis se tourne vers la composition en travaillant au Conservatoire Verdi de Milan avec Paribeni et Ghedini. En 1952, il étudie avec Luigi Dallapiccola à Tanglewood. Il se rend pour la première fois à Darmstadt en 1954 mais se montre rapidement critique vis-à-vis d’un certain dogmatisme qui y règne. Berio développe un style personnel à la fois spontané et réfléchi, prospectif et relié à la tradition. À partir de 1960, il enseigne la composition à la Dartington Summer School, au Mill’s College d’Oakland, à Harvard, à l’université Columbia, ainsi qu’à la Juilliard School de New York de 1965 à 1971 (il y fonde le Juilliard Ensemble, spécialisé dans la musique contemporaine).Ses œuvres, dès le début des années soixante, explorent diverses formes théâtrales. De 1974 à 1980, il dirige la section électroacoustique de l’Ircam et accompagne le travail de Giuseppe di Giugno visant à la transformation du son en temps réel. En 1987, il fonde Tempo Reale, Institut d’électronique live à Florence. Luciano Berio est mort en 2003.

Lire la suite

Kurt Weill

Fiche technique

ISBN eBook 978-2-940599-01-1
Publication 1984
Dimensions ND
Nombre de pages 158